LA MISÉRICORDE DANS L’ISLAM
Dans le Dictionnaire du Coran (Éditions Robert Laffont), salué à sa sortie en 2008 par l’ensemble des critiques du ban et de l’arrière ban, ouvrage collectif auquel ont participé pas moins de 27 auteurs, musulmans ou non, sous la direction de M. Mohammad Ali Amir-Moezzi, directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Sorbonne), titulaire de la chaire de théologie islamique et d’exégèse coranique classique, et directeur adjoint au CNRS, dans ce dictionnaire donc, parmi les 500 entrées, ne figure pas le mot « miséricorde » (non plus d’ailleurs que celui de charité). De même, le mot « Miséricorde » ne figure pas parmi les 400 entrées de l’index de L’islam pour les nuls de Malek Chebel. Il ne figure pas non plus dans Les mots de l’islam de Dominique et Marie-Thérèse Urvoy, (Presses universitaires du Mirail, 2004). Et pas davantage le trouve-t-on dans l’index de la traduction du Coran de Danielle Masson (Éditions Folio classique), validée par l’université d’Al-Azar. Ce simple constat laisserait donc entendre qu’il n’y a pas de miséricorde en islam… a contrario pourtant de ce que toute la propagande islamique en Occident prétend, malheureusement relayée par la Conférence des évêques de France elle-même, à l’occasion de l’année de la Miséricorde notamment, dans le document intitulé « Célébrons notre Dieu riche en miséricorde », où l’on trouve un chapitre intitulé « La miséricorde dans l’islam », comme si l’Église ne pouvait plus aujourd’hui parler de la miséricorde sans faire appel à l’islam… Ce document prétend en effet que « la miséricorde est très présente dans l’islam »… Et il est vrai que la plupart des sourates commencent par invoquer Allah comme Le très miséricordieux, mais cela suffit-il pour croire qu’il le soit ? Si on ne s’arrête pas aux mots mais que l’on aille à leur sens, que trouve-t-on ? C’est ce que je vous propose de découvrir en listant dans une première partie de mon intervention un certain nombre de considérations, puis en disant un mot sur le soufisme, réputé spirituel et donc forcément miséricordieux, et enfin en examinant les fameux versets dits « tolérants ».
- Je commence par rappeler que le mot Miséricorde, comme chacun sait, est formé des mots « misère » et « cœur » et sert à désigner le mouvement de compassion d’un cœur aimant, assumant la misère d’autrui pour l’en soulager. Or, parce que la Miséricorde caractérise spécifiquement la Révélation chrétienne en raison de l’Incarnation du Verbe de Dieu venu précisément porter la Croix de notre humanité, assumer notre misère pour nous en décharger, et que l’islam refuse absolument de croire à cette bonne nouvelle, dont la proclamation constitue même pour lui le plus grand de tous les péchés, « l’associationnisme », le seul péché qui ne peut être pardonné (Coran 4.48), alors la miséricorde est aussi nécessairement rejetée par l’islam…
Et en disant cela je ne dis pas qu’il ne peut pas y avoir des personnes miséricordieuses en islam, mais que si certaines le sont, cela ne doit jamais être mis au compte de l’islam, mais attribué seulement à la bonté de notre nature humaine, créée bonne par Dieu qui fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes, et lever le soleil sur les bons et sur les mauvais, en sorte que ces personnes ne sont pas miséricordieuses à cause de l’islam, mais toujours en dépit de l’islam, lequel leur enseigne à dire à la suite d’Abraham (3.67) à l’adresse de tout non-musulman : « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran 60.4) ».
- S’opposant au caractère parfait, universel et définitif de la Révélation chrétienne, l’islam ne peut être qu’une anti-miséricorde, comme après le Christ vient l’Anti C’est pourquoi, alors que le Dieu chrétien aime même les pécheurs et nous commande d’aimer nos ennemis, Allah haït les pécheurs (Coran 2.276), les vaniteux (Coran 16.23 ; 28.76), les traîtres (Coran 22.38), les corrupteurs (Coran 28.77), les transgresseurs (Coran 2.190), les semeurs de désordres (Coran 2.205), les infidèles (Coran 3.32 ; 30.45), les orgueilleux (Coran 31.18), les injustes (Coran 3.57,140), les agresseurs (Coran 42.40), les arrogants (Coran 4.36 ; 28.76), les corrupteurs (Coran 5.64), les audacieux (Coran 5.87), les traîtres (Coran 8.58), les ingrats (Coran 22.38), les présomptueux (Coran 31.18), les vaniteux (Coran 57.23), les mécréants (Coran 2.276), les juifs et les chrétiens (Coran 9.28,30), etc. etc. etc. La haine d’Allah, «le très miséricordieux », est exprimée tout au long du Coran par des versets du genre : « La rétribution de ceux qui guerroient contre Allah et son envoyé [c'est-à-dire de ceux qui refusent d’être islamisés] et qui s'empressent de corrompre le monde [est corrupteur du monde quiconque s’oppose à l’islam], c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupés la main et le pied opposés, ou qu'ils soient bannis de la terre. » (Coran 5.33) ; « Combattez-les ! Allah, par vos mains, les châtiera et les couvrira d'ignominie » (Coran 9.14) ; « Lorsque vous rencontrez les incrédules, frappez-les au cou. » (Coran 47.4) ; etc. etc. etc. Où trouve-t-on dans le Nouveau Testament de tels commandements ? Et comment l’islam pourrait-il ne pas engendrer des schizophrènes en présentant de tels actes comme relevant de la miséricorde ?
- 2e considérations : L’enseignement de la haine pour les insoumis et les actes de cruauté commandés tels ceux que je viens de rapporter, sont justifiés par la conviction que les non-musulmans sont absolument A cet effet la mythologie musulmane enseigne que tous les hommes, avant même leur création ( !), ont passé avec Allah un pacte par lequel ils se sont engagés à être musulmans (Coran 7.170), en sorte que la seule existence des non-musulmans est synonyme d’apostasie, péché dont le châtiment est la mort (Coran 2.191 ; 4.89 ; 5.33). Sachant qu’« Allah aime ceux qui vont jusqu’à tuer pour sa cause» (Coran 61.4), et qu’il commande le meurtre des apostats (Coran 4.48 ; 8.11-17), de quelle miséricorde un musulman sincère est-il capable ? Pour un musulman convaincu, tuer un apostat est une miséricorde pour la communauté.
- 3e considération : Allah ne saurait jamais prendre part à notre misère puisqu’il est non seulement trop grand pour jamais pouvoir s’abaisser jusqu’à nous, mais encore parce qu’il est lui-même l’auteur du mal (113.2 ; 15.39 ; 38.82 ; 91.7), raison pour laquelle le musulman prie en disant : « Je me mets sous la protection des paroles parfaites d'Allah contre le mal qu'Il a créé.»[1]. « Allah est le créateur de toutes choses. » (39.62). Allah crée lui-même les péchés : « Vous ne voulez que ce qu’Allah veut que vous vouliez. » (81.29), il égare les gens (14.4), provoque guerres et catastrophes naturelles (57.22). « Ce n'est pas vous qui les avez tués, mais c'est Allah qui les a tués. » (8.17)... En refusant la révélation de la nature trinitaire de Dieu, et donc le principe de la différence, fondement de la relation et de l’amour, l’islam imagine Dieu monopolisant par son unicité la totalité de l'être, en sorte que cause unique de tout, y compris des effets produits par les causes secondes (dont les volontés créées), tout est pour lui l’œuvre d’Allah, y compris le mal. « Si Allah l’avait voulu, il aurait guidé tout le monde, mais Allah a voulu qu’il y ait des humains […] en enfer » (Coran 7.179,186 ; 13)… Comment aimer un dieu qui vous a peut-être créés, vous et ceux que vous aimez, pour aller rôtir infailliblement et éternellement en enfer ?
- 4e considération : Si Allah crée le mal, que peut-il reprocher aux hommes qu'il ne doive d'abord se le reprocher à lui-même ? Si Allah crée le mal, le mal est alors une fatalité, puis une nécessité, et finalement un bien… Comment les musulmans pourraient-ils être miséricordieux, c'est-à-dire désireux de supprimer les souffrances d’autrui, puisque ce faisant ils s’opposeraient à la volonté d’Allah qui veut le mal et la souffrance d’autrui ?
- 5e considération : « Mektoub ! » « C’est écrit ! » Le sous-développement endémique ainsi que l’absence typique de structures de soins et d’œuvres de charité des sociétés musulmanes, trouvent leurs origines dans la soumission musulmane à la fatalité d’un destin imposé par l’incompréhensible et non moins cruelle volonté d’Allah, ennemi de la liberté de l’homme : « Ton Seigneur crée et choisit ce qu'il souhaite. [Les hommes] n'ont pas le choix.» (28.68) ; « …Allah vous a créés, vous et ce que vous faites. » (37.96 ; 6.149). Si les hommes ne sont donc pas libres, alors ils ne peuvent pas non plus pécher, et donc la miséricorde en islam est nécessairement sans objet...
- 6e considération : Si Allah fait le mal (Coran 2 ; 15.39 ; 38.82 ; 91.7), de deux choses l'une : ou bien Allah se renie lui-même en tant qu'il est Un, et dans ce cas il n’y a pas plus de miséricorde en islam que ce qu’il y a d’islam, puisque la profession de l’unicité divine est le tout de l’islam (Coran 112 ; Jc 2.19), ou bien il n'y a pas de différence entre le bien et le mal, et dans ce cas il n’y a pas non plus de miséricorde possible…
- 7e considération : Outre l’exécration du dogme trinitaire constitutif de l’essence même de l’islam (Coran 17,72,73), le refus du dogme du péché originel conduit lui-aussi l’islam à reporter en Dieu l’origine du mal, et donc l’impossibilité de la miséricorde. En effet, si dans la théologie chrétienne ce n'est pas Dieu qui crée le mal (Sg 11.24 ; Mc 3.24 ; Rm 5.12), mais Lucifer (Sg 2.24), qui, de bon que Dieu l'avait créé, s'est lui-même rendu mauvais (Jn 8.44), en islam, par contre, Allah a non seulement inventé le mal et le péché et tout ce qui va avec, mais il a encore créé l’homme « misérable» (Coran 90.4). Comment croire qu’Allah aime l’homme et puisse être miséricordieux envers lui puisque tout-puissant qu’il est, il a créé l’homme mi-sé-ra-ble ? Et quel sincère repentir de ses fautes l’homme pourrait-il présenter à la Miséricorde puisqu’étant misérable, il ne peut pas ne pas les commettre ?
- 8e considération: Le Coran présente les éléments de la Création (7.57 ; 42.28 ; 28.73) comme des témoignages de la miséricorde divine. Or, l’univers n’est pas une œuvre de miséricorde puisqu’il est créé à partir du néant, et que le néant n’est pas la misère, et que seule la misère ― et en particulier celle du péché ― est la matière propre à l’exercice de la miséri Cet exemple montre l’islam, ayant rejeté la foi chrétienne et ayant de ce fait perdu la connaissance de la Vérité (Jn 18.37), chercher à la miséricorde une nouvelle mais non moins fausse signification.
- 9e considération : A la différence du christianisme offrant gratuitement le salut au pécheur repentant (Ac 15.11 ; Ep 2.7-9 ; Rm 3.24 ; Tt 3.5), en sorte que seuls les humbles peuvent en hériter, l’islam enferme le musulman dans la suffisance de l'autojustification. En effet, le musulman n'a pas besoin de Sauveur, il se sauve tout seul, par l’obéissance au règlement, à la charia, et donc par ses propres mérites. Du moins l’espère-t-il… car il ne sait pas si Allah ne l’a pas prédestiné à l’enfer ! Cette justice légaliste prétendant rendre quitte vis-à-vis d'Allah est à l’opposé de celle provenant de l’accueil de la Miséricorde divine, justice dont les fruits sont : « la charité, la joie, la paix, la patience, la miséricorde, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. (Ga 5.18-23 ; Jc 2.12 ; 2 Co 3.6) », justice qui invite à se montrer soi-même en retour miséricordieux (Mt 18.21-35 ; Ep 4.32 ; 1 Tm 1.16 ; Jc 2.13 ; 1 P 1.3 ; 2.10). La logique des comptes est une angoissante vis sans fin, car il est impossible de rattraper le temps perdu, d’évaluer le montant de sa dette (Coran 6.54), et de vivre finalement dans l'assurance d'être pardonné… Par contre, si un chrétien sait qu'il n'accomplira jamais parfaitement la Loi du Christ, tant il est vrai que celui qui aimerait assez n'aimerait plus, il sait aussi pouvoir compter sur les mérites infinis du Sacrifice rédempteur. En ramenant l'homme sous la Loi (Coran 2.128 ; 4.14 ; 7.126 ; 33.62 ; 35.43 ; 40.85 ; 72.23), l’islam éloigne l’homme de l’accueil et de la pratique de la miséricorde :
- Le péché originel rend impossible une obéissance parfaite à la Loi (Rm 7.14-15), en sorte que la loi, faite pour la vie, donne la mort par le châtiment qu’elle fait mériter (Ga 3.9-10) ;
- La justification par l’obéissance à la Loi établit Dieu en obligé de l’homme à qui Dieu devrait donner sa récompense (Lc 15.29), alors que tout est gratuit dans la relation qui nous unit à Dieu, y compris la capacité de mériter (Ep 2.8-9) ;
- L’obéissance à la Loi de Moïse séparant les juifs du reste des hommes, et aujourd’hui les musulmans, contredit l’universalité du Salut, et mène au mépris d’autrui (Lc 18.11 ; Jn 18.28 ; Ep 2.14) ;
- La recherche du Salut par la pratique de la Loi conduit à idolâtrer la Loi. Le statut du Coran ne le montre que trop.
Bref, comment ceux qui mettent leur confiance dans l’obéissance à la Loi (cf. Ac 11.2 ; Ga 2.12 ; 6.13 ; Ph 3.2-3 ; Tt 1.10) pourraient-ils se réjouir d’être aimés inconditionnellement, pour eux-mêmes, et non pour leurs œuvres, et comment pourront-ils payer le prix de la vie éternelle ? Et en attendant, quel état psychologique et quels rapports humains génèrent nécessairement un vain effort de justification au regard d’un dieu irrationnel et cruel ?
- 10e considération : « Mahomet est l'envoyé d'Allah; ses compagnons sont bienveillants entre eux, mais terribles envers les infidèles. » (Coran 29 ; 9.128). En islam, la miséricorde n’a rien d’universel… et montre en cela qu’elle n’est pas divine. Son antonyme, qui est la cruauté, est si consubstantielle à la révélation d'Allah que les « croyants » reçoivent la mission de la manifester : « Ô vous qui croyez ! Combattez [à mort] les incroyants qui sont près de vous ! Qu'ils vous trouvent durs à leur égard ! (Coran 9.124) » Avec de tels préceptes, comment se sentir en sécurité à proximité de pieux musulmans ? Mais cette cruauté ne cible pas seulement les non-musulmans (Coran 3.139), mais aussi les femmes, qui doivent être battues au gré du mari (Coran 2.228 ; 4.34), et les esclaves (Coran 4.3,24,25,36,92 ; 16.75,76 ; 30.28)... L’institution de l’esclavage est si bien voulue par Allah qu’il en interdit explicitement l’abolition (Coran 16.71). DAESH et Boko Haram voulant appliquer scrupuleusement la loi d’Allah ont rétabli au grand jour cette abomination qui n’a jamais cessé d’être pratiquée, plus ou moins ouvertement, en pays musulmans.
Nous pourrions continuer cette malheureuse liste, mais disons maintenant un mot du soufisme, qui passe pour être une pratique plus acceptable de l’islam parce que réputée spirituelle, et partant plus authentique et miséricordieuse.
― IIe Partie ―
_________________LE SOUFISME_________________
Il faut savoir que le soufisme n’existe pas sans une pratique intégrale de l’islam, en sorte qu’il est vain de supposer le soufisme différent de l’islam…. Le soufisme ne fait qu’ajouter une dimension ésotérique à la charia, un enseignement secret donné par Mahomet à ses plus intimes disciples et révélé depuis lors dans une relation de maître à disciple. Le soufisme n’est pas représentatif de l’islam, puisque l’islam se suffit à lui-même. Cela est encore prouvé par le fait que le soufisme a toujours été persécuté par les pouvoirs musulmans, qui l’ont suspecté d’être insubordonné en raison de ses organisations parallèles et de ses enseignements secrets.
Et puisque le soufisme est basé sur les enseignements secrets de Mahomet, rappelons que Mahomet étant une miséricorde pour l’univers (21.107), il est « venu avec l'égorgement. (Ahmad, n°6996) ». En conséquence de quoi, les musulmans doivent savoir égorger, ce à quoi ils s’entraînent lors de la fête du sacrifice et lors de la mise à mort des animaux de boucherie, où le rite halal prescrit que la bête, ou la victime, soit consciente de son supplice jusqu’au bout, pour donner une nourriture qu’Allah, le très miséricordieux, pourra alors apprécier… Et voici maintenant quelques exemples de cette « sagesse et miséricorde prophétiques » :
« Une femme vint dire à Mahomet : « J’ai commis l’adultère, purifie-moi. » (Elle voulait que Mahomet la punisse afin qu’Allah lui pardonne son péché et la laisse entrer au paradis. [Ben voyons !]) Mahomet lui répondit : « Va-t-en jusqu’à la naissance de l’enfant. » Après avoir mis l’enfant au monde, elle revint avec l’enfant et dit : « Voici l’enfant que j’ai mis au monde. » Mahomet répondit : « Va-t-en et allaite-le jusqu’à ce qu’il soit sevré. » Une fois l’enfant sevré, elle vint vers Mahomet avec l’enfant qui tenait un morceau de pain dans sa main. (L’enfant devait avoir deux ans, selon la durée prescrite par le Coran pour l’allaitement.) La femme dit : « Messager d’Allah, le voici, je l’ai sevré et il mange de la nourriture solide. » Mahomet donna l’enfant à un musulman et prononça ensuite la sentence. La femme fut enterrée dans un fossé jusqu’à la poitrine et lapidée […] Lorsque Khalid ben Walid lui jeta une pierre sur la tête, du sang le salit au visage, aussi se mit-il à insulter la suppliciée. Mais le Messager d’Allah, qui avait entendu l’insulte, lui ordonna : « Khalid, fais doucement. Au nom de Celui qui tient dans ses mains ma vie, elle a fait une telle démonstration de sa repentance que même si un collecteur d’impôts injuste s’était repenti ainsi, il aurait été pardonné. (Muslim 17.4206) » Il existe donc des gens non seulement pour se convaincre de l’historicité d’un tel récit, mais encore pour en louer la miséricorde !
Un autre et dernier exemple de cette fameuse « sagesse et miséricorde prophétiques » : « Un jour, alors que le prophète était assis avec ses compagnons dans la mosquée, un bédouin rentra et se mit à uriner. [Il est souvent question de pipi et caca dans les précieux enseignements révélés de Mahomet… C’est dire le niveau mental de ceux qui y ont recours…] Des gens se précipitèrent pour l'empêcher, mais le Prophète s'écria : « Laissez-le faire, ne l'interrompez pas, versez ensuite sur cette urine un sceau d'eau - ou une jatte d'eau [Précision très importante comme chacun peut le comprendre]. Vous n'avez d'autre mission que de rendre toute chose facile et non de rendre les choses pénibles [Ben, voyons. Dans la gêne, y’a pas de plaisir, c’est bien connu !]. » Quand l'homme eût fini d'uriner, le Prophète donna l'ordre d'apporter une jatte d'eau et la répandit lui-même sur l'endroit souillé. » (Muslim, Livre de la Purification, n°427) Ce texte est caractéristique de la perversion absolue de l’esprit qu’impose l’islam : alors qu’à l’exemple de Jésus chassant les marchants qui souillaient de leur commerce le Temple de Jérusalem, il aurait fallu mettre dehors ce salopard venant souiller un « saint lieu », la miséricorde islamique fait le contraire ! Et au nom de cette même miséricorde le soufisme ne verra aucun problème à couper la main des voleurs, tuer les apostats, réduire en esclavage les innocents ou lapider les femmes réputées adultères…
IIIe Partie
LES VERSETS TOLÉRANTS DU CORAN
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Les versets réputés tolérants sont ordinairement présentés pour faire accroire à la nature miséricordieuse de l’islam. Or, ces versets ont tous été abrogés par le verset du sabre[2], en sorte que toute propagande s’appuyant sur ces fameux versets tombe à l’eau. Mais quand bien même n’auraient-il pas été abrogés que leur examen quelque peu attentif révèle une toute autre interprétation que celle ordinairement supposée, sachant que le sens des mots n’est pas le même pour les musulmans et pour nous. Par exemple, pour un musulman, la religion désigne l’islam et rien d’autre, ou bien la paix est la vie sous la charia, et rien d’autre. Ainsi donc :
- Le verset 256 de la sourate 2 : « Nulle contrainte dans la religion ! », est souvent utilisé dans les rencontres interreligieuses comme une preuve que l’islam serait respectueux des personnes appartenant à d'autres religions que l’islam. Mais ce verset ne dit pas : « Nulle contrainte à l’égard des membres d’autres religions», mais « dans la religion », au singulier, c'est-à-dire « en islam », car il n'y a point d'autre religion que l’islam (3.85 ; 9.29 ; 24.2 ; 110.2). Les légistes musulmans ont d’ailleurs toujours enseigné que ce verset signifie « le droit des non-musulmans à embrasser l’islam sans qu'on les en empêche »[3], autrement dit, il fonde le devoir de faciliter au maximum la conversion à l’islam, et rien d’autre. Ce qui se conçoit aisément puisque « Allah ne vous a imposé aucune gêne dans la religion. » (22.78)… comme en témoigne la vie quotidienne des musulmans eux-mêmes ! Mais que l’on vive « sans contrainte » parce que l’on est musulman ne signifie pas que l'on doive renoncer à exercer la contrainte à l’encontre des non-musulmans, ou de ceux qui ne le sont pas assez, ainsi que de nombreux versets, notamment dans la même sourate, le commandent… La « tolérance » de ce célèbre verset a-t-elle donc quelque chose à voir avec celle que les idiots utiles se plaisent à imaginer ?
- « C’est pourquoi nous avons prescrit aux fils d'Israël que quiconque tuerait une personne qui n’a pas elle-même tué ni répandu la corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les humains…» (5.32). Ce verset, souvent cité pour faire accroire à « l'humanité » du Coran, reprend un enseignement talmudique sur l'interdiction du meurtre entre Juifs : « Celui qui tue une âme d’Israël, c’est comme s’il avait tué tout un monde. »[4]. Mais loin de reconnaître l’universalité du genre humain et de promouvoir le respect de tout homme, ce verset les restreint lui aussi aux dimensions du groupe musulman en excluant le coupable de « corruption », c’est-à-dire le suspect d’insoumission à l’ordre islamique… ce qui peut impliquer bien des choses... Ce verset ne nie donc pas le devoir de tuer les non-musulmans, coupables de la pire corruption qui soit, celle de n’être pas musulman (4.89 ; 33,37 ; 9.3-6,14,29,36). Et le Coran ne requiert pas même pour justifier leur massacre que les « coupables » aient conscience de leur « crime » (2.6,9,12 ; 9.30)… A l’inverse, celui qui laisse en vie un tel coupable, n’est-ce pas comme s’il corrompait toute la terre ?
- « Certes, parmi les gens des Écritures, il en est qui croient en Dieu, qui tiennent pour véridique ce qui vous a été révélé ainsi que ce qui leur a été révélé et qui, entièrement soumis à Allah, ne troquent jamais Ses enseignements contre un vil profit. Ceux-là trouveront leur juste récompense auprès de leur Seigneur, toujours prompt dans Ses comptes.» (3.199) Ce verset donnerait la preuve de la reconnaissance par l’islam de la légitimité de la foi chrétienne et du salut qu’elle confère. Or, que sont des chrétiens reconnaissant l’origine divine du Coran (« qui tiennent pour véridique ce qui vous a été révélé ») sinon des apostats devenus musulmans ? De même, en 5.69, si « les juifs, les sabéens et les chrétiens […] n’éprouveront aucune crainte et ne seront pas affligés », ce n’est qu’à condition de « croire en Allah », et donc de ne pas croire en Jésus et à la Sainte Trinité… Tout musulman ne prétend-il pas être un bon chrétien… tout en donnant sa foi à Mahomet ?
- « A vous ma religion, à moi la mienne.» (109.6) ; « Quiconque le veut, qu’il soit croyant, et quiconque le veut, qu’il soit infidèle » (18.29). Ces versets sembleraient accréditer la reconnaissance de la liberté de conscience, mais en quoi le fait de reconnaître la liberté intérieure de chacun impliquerait-il de renoncer à le persécuter ? La liberté n’est-elle pas l’ennemie de l’obéissance, et donc de l’islam ? Allah ne commande-t-il pas de combattre les mécréants : « jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'association et que la religion soit entièrement à lui seul. » (2.193 ; 8.39) ? Pourquoi la reconnaissance du fait de la mécréance dispenserait-elle du devoir du djihad ?
- « Allah ne vous interdit pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi…» (60.8) Autrement dit, dans sa magnanimité, Allah permet d'être bon et équitable envers les non-musulmans qui, par leur passivité, ne résistent pas à leur islamisation… et sont donc de fait déjà musulmans ! Notons qu’être bon et équitable envers eux est présenté comme une dérogation, ce qui signifie que la règle est de ne pas être bon et équitable envers les non-musulmans…
- Le verset 82 de la sourate 5 pourrait laisser penser que les chrétiens jouissent de quelque considération aux yeux d'Allah : « Tu trouveras que ceux qui aiment le plus les croyants sont ceux qui disent : "Nous sommes nazaréens." Cela parce qu'il y a parmi eux des prêtres et des moines et qu'ils ne s'enflent pas d’orgueil […] » ; mais la suite montre que les chrétiens dont il est question sont des renégats du christianisme : « Lorsqu'ils écoutent ce qui est descendu vers l'envoyé, tu vois leurs yeux verser des larmes, pour ce qu'ils ont reconnu de la vérité. Ils disent : "Notre Seigneur ! Nous avons cru ! Inscris-nous donc avec les témoins." » (5.83). Il en va encore ainsi en 3.119 où certains voudraient y voir reconnue la voie de salut qu’est le christianisme : « Il y a parmi les gens du Livre des hommes qui croient en Dieu, à ce qui vous a été révélé, et à ce qui leur a été révélé. » En effet, que sont des chrétiens reconnaissant l’origine divine du Coran, sinon des apostats devenus musulmans ?
- «Nous avons établi pour chaque nation des rites sacrés qu’elle suit. » (22.66) Est-il pensable qu’un même Dieu institue des religions contraires ? Comment ne pas penser qu’il récupère plutôt ici à son profit une situation qu’il ne maîtrise pas ? Et comment accorder crédit à un Dieu prétendant à la fois ne vouloir que l’islam (2.193) et établir néanmoins plusieurs religions ? La suite de ce verset : « Qu’ils ne discutent donc pas avec toi l’ordre reçu ! » laisse-t-elle croire au caractère irénique d’un tel dieu ?
- « Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle les gens dans le sentier d’Allah. Dispute avec eux de la meilleure manière. » (16.125) En quoi un tel précepte de « sagesse » ou plutôt de pédagogie, fort élémentaire, serait-il rassurant, puisqu’il est mis au service de l’enrôlement « dans le sentier d’Allah », c'est-à-dire du djihad ? Comment ce verset pourrait-il commander la pratique du dialogue puisqu’Allah commande d’éviter ceux qui critiquent le Coran (4.140 ; 6.68) ? N’est-ce pas que « Ceux qui discutent au sujet des versets d'Allah sans en avoir reçu la permission, sont en grande exécration de la part d'Allah et de ses serviteurs » (40.35) et doivent s’attendre aux pires châtiments (6.157 ; 34.38 ; 41.40 ; 45.8,9,11,35) ?
- « Est-ce toi qui contrains les humains pour qu'ils soient croyants ? » (10.99). En quoi le fait que le Coran reconnaisse ici l’impossibilité de forcer quiconque à croire préjugerait-il de sa volonté de ne pas châtier qui ne veut pas croire ? Allah ne commande-t-il pas « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition [c'est-à-dire d’opposition à l’islamisation] et que le culte soit rendu uniquement à Allah ! » (8.39) ?
- « Ta mission est de leur rappeler le pacte primordial. Il ne t’appartient pas de les dominer» (88.21,22). Le « pacte primordial » est le pacte par lequel chaque homme s’est engagé avant sa création à être musulman (voir I 11). Ce pacte est évidemment si primordial qu’il abroge toute future loi et ne peut être révoqué, en sorte qu’évoqué ici pour justifier la mission de Mahomet, il place tout homme sous la férule de l’envoyé d’Allah, seul à connaître les termes de ce pacte… Mahomet n’a pas besoin de dominer les hommes, le pacte s’en charge pour lui ! Quel destin offre la condition psychologique culpabilisante dans laquelle l’islam place tout homme, sinon celle d’esclave ?
- « À chacun de vous nous avons fait une législation et une conduite. Si Allah [l'] avait souhaité, il aurait fait de vous une seule nation. Mais [il veut] vous tester en ce qu'il vous a donné. Devancez-vous donc dans les bienfaisances» (5.48). Ce verset est utilisé pour faire accroire à la volonté d’Allah de promouvoir l’émulation réciproque dans la recherche du bien par la diversité religieuse. Or, la tradition musulmane a toujours enseigné que le pluralisme en question ne concerne que l’Oumma, à l’exclusion des non-musulmans. Et de fait, Allah ne s’adresse qu’aux musulmans. Et si sa volonté est qu’il n’y ait que l’islam (2.193 ; 8.39), pourquoi les bienfaisances en question ne devraient-elles inclure les contraintes ? Tout le reste du Coran n’invite-t-il pas à comprendre la chose ainsi ?
- Le Coran commande le meurtre de tous les non-musulmans du seul fait qu'ils sont non-musulmans : « À l'expiration des mois sacrés, tuez les polythéistes partout où vous les trouverez ! Capturez-les ! Assiégez-les ! Dressez-leur des embuscades !» (5) ; « Allah a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens contre le Paradis qui leur est réservé. Ils combattent au service d’Allah : ils tuent et sont tués. » (9.111). L’islam, peut-il exister sans ennemi ?
CONCLUSION
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Si la Miséricorde divine S’est manifestée dans la Mort et la Résurrection du Christ et le don de Son Église au monde pour lui communiquer le salut, quelle miséricorde l’islam, rejetant la foi chrétienne, peut-il apporter au monde ? De même que « Satan se déguise en ange de lumière (2 Co 11.14) », de même l’islam venant après le christianisme reprend les apparences du christianisme, utilise les mêmes mots que lui, mais vidés de leurs significations propres ― en l’occurrence celui de « miséricorde » ― pour vouer à la perdition ceux qui n’accueillent pas « la révélation de la Vérité » (2 Th 2.10), dont « l’Église est le support et la colonne » (1 Tm 3.15). Je vous remercie de votre attention.
[1] In La citadelle du Musulman, Éditions Tawhid, 2007, Chapitre 27, prière n°97.
[2] « Une fois écoulés les mois interdits, tuez les associationnistes où que vous les trouviez. Prenez-les, assiégez-les et restez assis aux aguets contre eux. (9.5) »
[3] Dominique Urvoy, Les libres penseurs dans l'Islam classique, Champs-Flammarion, 2003, p.24-25.
[4] Talmud de Babylone, Traité Sanhédrin, IV, 37a, Verdier, 1982, p. 1024. Le Dr. A. Cohen, rabbin de la synagogue de Birmingham, cite ce précepte : « L'homme fut d'abord créé individu unique pour que l'on sût que quiconque supprime une seule existence, l'Écriture lui impute exactement comme si il avait détruit le monde entier, et quiconque sauve une seule existence, l'Écriture lui en tient le même compte que s'il avait sauvé le monde entier. » Et A. Cohen rajoute en note de bas de page : « Tel est le texte primitif. Une interpolation tardive substitue à une seule existence "une seule âme d'Israël". Ceci ruine le caractère universaliste de cet enseignement. » (Doctrine de l'homme, Éditions Payot Rivage, 2002, p.159) Où l’on voit apparaître la raison des reproches coraniques concernant la falsification des Écritures par les juifs…