Charles de Foucauld est une personnalité de l’Église particulièrement appropriée à notre époque, pour ce qui concerne l’annonce de l’évangile aux musulmans. En effet, il est béatifié le 13 novembre 2005 par Benoît XVI, à un moment significatif de l’histoire puisqu’à ce tournant des années 2000, le phénomène de mondialisation fait se poser avec une nouvelle acuité la question des rapports du christianisme à l’Islam. Annie Laurent expose ici en quoi l’exemple de Charles de Foucauld est un exemple où les Chrétiens peuvent puiser une juste attitude face à l’Islam.
( 01:17 ) Repères chronologiques sur la vie de Charles de Foucauld ( 1858- 1916 )
( 07:46 ) La question mal interprétée du frère universel : cf. Benoît XVI : « Cette fraternité n’est pas détachée de toute attache confessionnelle précise, mais elle s’attache à l’amour du Christ ».
( 09:42 ) La relation de Charles de Foucauld à l’Islam
- Au départ de l’admiration pour le rapport des musulmans d’Afrique du Nord à leur Dieu : « La vue de cette foi, de ces hommes vivant dans la continuelle présence de de Dieu, m’a fait entrevoir quelque chose de plus vrai et de plus grand que les occupations mondaines ».
- Puis une distance prise à cause du caractère matériel de cette religion, des violences faites aux Chrétiens en Syrie, et bien sûr par sa conversion au christianisme.
( cf Charles de Foucauld, une biographie, P. Sourisseau, 2016, Salvator )
( 15:22 ) La mission auprès des musulmans :
- Importance de la conversion par l’exemple :« Refaire en orient parmi ces musulmans barbares, ce qu’ont fait nos pères les premiers bénédictins parmi les barbares païens d’Angleterre, d’Allemagne, de France et même en Italie. On ne peut pas vivre au milieu de ces malheureux musulmans, schismatiques, hérétiques, sans soupirer après le jour où la lumière se lèvera sur eux ».
- La mission, une question de charité : « Toutes les âmes sont faites pour la lumière, pour Jésus, toutes sont l’héritage du Christ, et aucune, si elle a de la bonne volonté, n’est incapable de le connaître et de l’aimer ».
- Conversations, écrits, traductions en arabe des Écritures...
- En fin de compte, « Préparer le terrain de l’Évangile » : le Saint Sacrement, la Messe, la pénitence, la charité…
( 23:22 ) La question de la spiritualité cachée : l’enfouissement ne signifie par l’invisibilité, et Charles de Foucauld n’a jamais masqué son appartenance au christianisme ( cf. Gal Laperrine : « Son costume était à lui-même une prédication » ; ou Jean Mohamed Ben Abdeljlil : « Charles donnait un témoignage direct et humble mais en même temps clair et perceptible » ).
( 28:19 ) La réception du témoignage de Charles de Foucauld après sa mort :
- Grand succès dans les années 1930, mais souvent dévoyé par le complexe post-colonial. Un renouveau aujourd’hui avec les Pères de la Miséricorde à Toulon, ou les Sœurs de Notre Dame de la Consolation à Draguignan.
- De longs délais de béatification à cause de l’imbrication des questions politiques et d’opportunité face à certains évènements (cf. la « décennie noire »), et aujourd’hui, après reconnaissance d’un miracle attribué à Charles de Foucauld à Saumur, la date de canonisation est paralysée par a crise sanitaire.
( 34:43 ) Conclusion : « Ceux dont les intérêts purement terrestres orientent presque toujours l’effort ne mesurent pas le danger que le développement même de notre puissance coloniale nous fait courir si nous ne savons pas nous concilier les esprits et les cœurs, ou bien, malgré tant d’avertissements, ils s’imaginent […] que la civilisation mécanique et économique a le pouvoir de changer le fond des âmes et de transformer en amis fidèles des peuples que leur religion excite à nous mépriser ».