Le mouvement de conversion de musulmans vers le christianisme, même s’il n’est pas tout à fait récent, s’accélère ces dernières décennies partout dans le monde, dans les pays à majorité musulmane, mais aussi plus près de chez nous, en particulier en France. C’est à partir de ce constat que Mission Ismérie est née (Ismérie en référence à une princesse égyptienne du 12ème, fille du sultan au Caire, convertie au catholicisme). Sa mission : accueillir et accompagner les convertis, former sur l’islam et annoncer l’Evangile aux musulmans qui, de plus en plus, cherchent une autre voie spirituelle.
(02:20) Une situation inédite
De plus en plus de musulmans prennent leurs distances avec leur religion, ils ne comprennent plus leurs textes, ne les acceptent plus. Islam associé à des images de violence (Moyen-Orient, attentats). Au sein de la communauté musulmane, un énorme défi à relever par rapport à la modernité, aux réponses que l’islam peut apporter aux musulmans : comment vivre sa foi aujourd’hui ? Comment réformer, adapter l’islam à la vie d’aujourd’hui ?
(03:20) Les musulmans « rebelles » ne croient pas à ces réformes dans l’islam : essayer de promouvoir des réformes, des adaptations à la modernité, comme le font les nouveaux penseurs, ne peut pas suffire à réconcilier l’islam avec le respect de la dignité humaine, de la paix, avec le progrès ou la modernité. Le système islamique lui-même, en tant qu’idéologie religieuse, empêche la liberté nécessaire à ces réformes. Selon eux, la racine du mal se trouve dans les textes sacrés eux-mêmes, le Coran, divinisé à tort, et la sunna, la tradition islamique, mahométane. Reproches faits à l’islam : misogynie, violence, hypocrisie, mensonge, privation de liberté. Incompatibilité entre l’attestation d’un Dieu clément et miséricordieux et l’enseignement général du Coran, de la sunna ou de la vie de Mahomet. Conséquence : rejet de l’islam malgré les risques encourus. L’apostasie, le fait de quitter sa religion, est punie de mort dans l’islam, au moins de mort sociale (on perd sa famille, ses amis, ses réseaux dans le meilleur des cas) ; existence de pressions, tensions, voire la torture dans certains pays comme l’Iran. Nécessité pour la plupart des musulmans souhaitant quitter l’islam de rester d’une discrétion absolue afin de ne pas s’exposer à de grands dangers.
(06:14) Pourtant on a l’impression d’une expansion mondiale de l’islam, ne serait-ce que démographiquement, partout dans le monde, y compris en Europe et en France ; une religion qui semble forte, présentée comme conquérante dans l’idéologie et dans les faits, qui se développe et semble attirer de plus en plus de gens (cf. en France, les mariages mixtes).
(07:30) Une expansion mondiale de l’islam associée à une violence ou à une extrême violence. Pour ces musulmans rebelles, cette violence est l’expression d’une faiblesse.
- (08:32) Hamed Abdel-Samad, essayiste algérien : « La véhémence avec laquelle ces islamistes martèlent leurs objectifs n’est pas le signe de leur force mais celui de leur faiblesse» Si les musulmans, les islamistes étaient aussi puissants qu’ils le prétendent, ils n’auraient pas besoin d’imposer par la violence quoique ce soit, leur force naturelle suffirait.
(09:13) « Plus les réactions seront virulentes, plus le vernis du supposé islam modéré prétendument compatible avec les démocraties s’écaillera ».
- (09:40) Autre citation d’un musulman converti, Frère Rachid, Marocain, chrétien d’origine musulmane, animateur de l’émission « En toute clarté » sur la chaîne Alkarma TV aux USA : « Les piliers de l’islam s’érodent et se désintègrent petit à petit. De l’extérieur il semble très cohérent, consistant et solide. Les apparences sont trompeuses. Pour cette raison l’islam a besoin en permanence de propagande ; il a besoin de laisser entendre au public qu’il se répand, qu’il se propage partout, qu’il attire chaque jour de nouveaux adhérents et qu’il fait surgir force et vitalité. Mais ses propres adeptes, ses fidèles, savent très bien que les jeunes l’abandonnent en grand nombre. J’ai grand espoir qu’une nouvelle génération va émerger. Par conséquent, nous pouvons prévoir avec conviction que le crépuscule de l’islam est une question de temps.»
- (10:35) Père Henri Boulad, Jésuite égyptien : « L’islam se trouve aujourd’hui à l’heure de vérité. Ce que l’Occident et le monde n’osent pas dire par fausse pudeur, lâcheté ou compromis, voici que les musulmans le déballent eux-mêmes. Nous avons là un cri profond d’un monde musulman qui étouffe et n’en peut plus. L’apparente et fausse vitalité de l’islam aujourd’hui ne trompent plus. Nous sommes aujourd’hui à un véritable tournant. »
(11:00) Situation du monde musulman aujourd’hui - Trois principales options :
- (11:00) La radicalisation - Une petite partie du monde musulman se radicalise (retour aux sources). Différentes écoles : le wahabisme, islam rigoriste prôné par l’Arabie Saoudite ; la version salafiste ou frériste des frères musulmans, encouragée et soutenue par les Egyptiens et les Qataris. Intensification de la radicalisation avec tentation de séparatisme, en France par exemple.
- (12:25) La sécularisation- Une grande partie du monde musulman continue à pratiquer (ramadan, quelques fêtes musulmanes). Reste attachée culturellement, socialement à cette religion qui recouvre toutes les dimensions de la vie, l’économie, la politique, le juridique, etc. Cependant prise de distance avec la religion : phénomène de sécularisation voire même d’athéisme observable partout dans le monde musulman. Réaction de certains pays comme l’Egypte : réfléchir à un décret visant à criminaliser l’athéisme car une partie importante de la population (jeune) ne veut plus pratiquer.
- Exemple d’un sondage en Tunisie : plus de 30 % des Tunisiens déclarent aujourd’hui ne plus avoir aucun rapport avec leur religion, être en totale rupture de pratique, voire même de rejet de l’islam.
- Autre témoignage d’une Iranienne convertie au christianisme, réfugiée en France. A déclaré « aimer beaucoup l’ayatollah Khomeiny car c’est grâce à lui que plus personne ne supporte l’islam en Iran ».
- (15’40) La conversion au christianisme- Depuis 14 siècles, il y a eu des conversions de musulmans au christianisme, mais jamais dans les proportions connues aujourd’hui. En Iran, islam chiite, on parle de plus de 800 000 convertis sur une population de 80 millions (1 % de la population). En Arabie saoudite, chez les sunnites wahabites rigoristes, de plus de 100 000 convertis ; de plus de 6 millions de convertis en Indonésie, plus grand pays musulman au monde. Dans la bande sahélo-saharienne, on estime (c’est un iman saoudien qui le dit) que chaque année, plus de 6 millions de musulmans africains se convertissent au christianisme.
Réaction de ces pays sur un mode défensif : fatwas, avis juridiques contraignants, demandant la fermeture des églises dans la péninsule arabique.
L’église évangélique principal acteur de ce phénomène de conversion.
(17:30) Familles (pour qui conversion=déshonneur) et autorités préfèrent rester discrètes sur ce phénomène pour éviter des effets d’entrainement ou de contagion. Cependant des informations sur ces conversions parviennent par les témoignages des convertis eux-mêmes, par ceux des églises qui les accueillent, par des reportages de journalistes, observateurs étrangers. Voir le succès des émissions télévisées chrétiennes comme celles du prêtre copte Zakarias Boutros , ou des émissions critiques sur l’islam sur internet réalisées par des ex musulmans.
(19:00) Crise profonde de l’islam et ses différents effets
Sorte de dévoilement : les musulmans découvrent grâce à internet qu’il y a autre chose dans le monde.
- L’effet Coran et tradition: pouvoir lire les textes directement permet d’en revenir aux textes, sans le filtre islamique des clercs.
- L’effet wahabisme salafiste, islam très rigoriste, prédications fondamentalistes : met en lumière la réalité des textes fondateurs, ignore totalement l’adaptation culturelle ou historique dans un milieu ; divorce entre ce que vivent les musulmans dans les pays où ils sont et ce qu’on leur enseigne.
- L’effet daech avec cette hyper violence qui a été montré et a choqué beaucoup de musulmans : vérité crue de la violence commise à l’imitation du modèle prophétique ou de ses compagnons accessible, visible par tous.
- L’effet de mondialisation matérialiste: séduction du mode de vie consumériste (technologie, culture occidentale). Occidentalisation de la planète avec le soft power américain, hollywood, internet, les films, un mode de vie qui apparaît plus confortable.
- (21:25) L’effet de mondialisation chrétienne: diffusion des valeurs chrétiennes qui promeut notamment l’égale dignité de tous les êtres humains, l’égale dignité entre l’homme et la femme.
La multiplication d’émissions critiques de l’islam fait qu’aujourd’hui de plus en plus de musulmans se rendent compte qu’il y a des difficultés dans leurs traditions. L’effet évangile : les musulmans peuvent avoir un accès direct aux textes chrétiens, aux prédication chrétiennes via internet, impact sur le nombre de conversions.
(22:30) : Possible d’envisager un effondrement de l’islam à terme ; mais en attendant durcissement de l’islam, notamment en France. Une fraction du monde musulman se radicalise en profitant des forces vives qui se présentent pour imposer son agenda avec une logique de rupture, de séparatisme, qui va suralimenter le communautarisme et essayer d’imposer la charia.
La bonne nouvelle, ce grand souffle dans la maison de l’islam est arrivé aussi en France : 10 % des baptêmes d’adultes dans l’Eglise catholique sont le fait d’ex musulmans. Existence d’une demande.
Atouts de la France :
- La vocation historique de la France, éducatrice des peuples (Saint Jean-Paul II) : pays qui compte la plus grande proportion de musulmans de tous les pays occidentaux.
- Un long héritage, tradition catholique de mission dans des pays à majorité musulmane : voire Bienheureux Charles de Foucauld, Saint Vincent de Paul, saint Jean de Matha.
- Dévotion des Rois de France pendant des siècles à Notre-Dame de Liesse avec la princesse égyptienne Ismérie convertie au christianisme, à l’origine de ce sanctuaire près de Laon, qui a été longtemps un haut lieu de pèlerinage.
Mission Ismérie souhaite le remettre à l’honneur : va proposer un pèlerinage pour les convertis les 5 et 6 juin ; dimanche 6 juin 2021, pèlerinage ouvert à tous pour rendre grâce pour ce phénomène de conversions et pour prier pour qu’il y en ait toujours plus.