On appréhendait l’Islam, jusqu’au XXème siècle, uniquement sous son propre prisme, c’est-à-
dire selon le récit que la tradition musulmane propose. Mais le développement de l’étude historico-critique fait apparaître de nouvelles hypothèses historiques et bouleverse l’approche traditionnelle.
( 00:00 ) Présentation et bibliographie :
Le grand secret de l’Islam, Odon Lafontaine ( téléchargeable sur Internet ).
( 02:45 ) Quel est le récit proposé par la tradition islamique ?
L’Islam viendrait du prophète Mahomet. Celui-ce reçoit des apparitions qui lui révèlent la parole
divine. Ses congénères, arabes païens, ignorant les révélations et chrétiennes adhèrent à sa
prédication et se développe ainsi une nouvelle religion autour de Médine et la Mecque, ex nihilo
donc d’origine divine.
( 06:00 ) Pourquoi remettre en cause ce récit traditionnel ?
A partir du XIXème siècle, l’étude de l’Islam se sécularise car on recherche des hypothèses
historiques solides, à partir de différentes sources, notamment juives et chrétiennes, pour
permettre de reconstituer la réalité historique des débuts de l’Islam. C’est surtout au XXème
siècle qu’émergent des découvertes importantes qui interrogent l’historicité de l’Islam par la
méthode historico-critique : la tradition islamique n’a pas une vocation historique mais politique
d’organisation de l’empire khalifal.
Cf Travaux du Père Lamens au début du XXème / Hagarism, P. Crone et M. Cook, 1977.
( 10:53 ) Que propose cette nouvelle démarche historico-critique ?
La nouvelle approche scientifique de l’Islam recherche des scénarios plus crédibles que la
tradition musulmane, notamment par le contexte géo-politique ( affrontement Perse – Byzance,
instrumentalisation de l’attente messianique de tribus arabes christianisées, pour le compte des
grandes puissances, apparition de mouvements de prophétisme arabe armé après
l’effondrement de la Perse pour remplir le vide de pouvoir, constitution de principauté et du
khalifat d’Abdel al Malik )
L’Islam naît donc dans ce contexte religieux de fort messianisme et d’influence judéo-
nazaréenne, et politique de transfert du pouvoir à des chefs arabes. Cette nouvelle religion est une logique de justification et d’affermissement du pouvoir khalifal.
En témoignent les travaux du Père JM Gallez et les découvertes archéologiques et numismatiques récentes.
Cf Le Coran des historiens, 2019, dir. Guillaume Dye / Le messie et son prophète, 2004, P. JM Gallez.
( 33:50 ) Quelles leçons en tirer ?
Dès le VIIème, l’Islam est une volonté d’établir le règne de Dieu sur terre, rêve qui travail les
psychologies au point de les rendre aveugles à la réalité historique ; c’est pourquoi la critique intelligente de l’Islam doit porter sur le fondement-même de l’Islam.
( 37:02 ) L’Islam est-il une simple religion ?
L’Islam est plus qu’une religion ( laquelle fait appel aux espérances surnaturelles ), c’est un
système politique et social qui méprise la dignité de l’homme pour établir le règne parfait de
Dieu, une sorte de « Communisme plus Dieu », une religion totale, qui prétend gouverner les
corps et les âmes : finalement un totalitarisme.
( 44:36 ) Sur l’absence de traces archéologiques avant le VIIIème siècle :
Il n’existe pas de vestiges qui soient certifiés comme musulmans avant le VIIIème siècle. Les
pièces de monnaies ne portent pas de symbolique qu’on puisse interpréter comme musulmane
avant Abdel Malik ; de même pas d’orientation des mosquées datant d’avant le IXème
vers la Mecque ( cf travaux de Dan Gibson ). On peut donc remettre en cause la Mecque comme lieu
d’origine de l’Islam. En réalité, ça n’est pas un livre, le Coran, ni une personne, Mahomet, qui
fabriquèrent l’Islam, mais un ensemble d’influences qui convergeaient dans la même espérance
messianique, au service du pouvoir khalifal de Damas et Bagdad.