Intervention du P. Jean-Marc Bot et d’Odon Lafontaine.
( 02:20 ) Pour évangéliser un musulman, il faut l’amener à se poser des questions personnelles et le faire sortir des réponses toutes faites. L‘islam est construit sur les fins dernières* et le jugement du monde. C’est un millénarisme politique. Pour l’islam, l’islamisation sauve le monde. Si toute la terre obéissait à la loi de Dieu, le mal disparaitrait de la terre. La recherche historique montre que ce désir de sauver le monde était au programme de la période proto-islamique, comme une forme d’apocalypse. Or, ce n’est pas arrivé et le désordre qui est né alors a établi la religion de l’Islam. A la fin des temps selon les traditions islamiques, les musulmans se regrouperont sous la conduite du Mahdi et partiront à la conquête du monde avec l’aide de Jésus. Il y a aussi un antéchrist qui centralise le mal sur la terre et qui sera tué par Jésus. Il y aura un jugement à la fin du monde et il n’y aura ensuite plus que les bons. Cette conception du jugement, très inspirée du jugement dernier chrétien, n’est pas logique ; il faut demander au musulman ce qu’il pense de l’antéchrist et du jugement dernier puisqu’il croit que chacun nait dans une position bonne ou mauvaise. Nous pouvons leur expliquer alors que le jugement personnel c’est aujourd’hui.
( 14:00 ) : Les fins dernières nous disent que le Christ nous a révélé le chemin pour aller au Paradis et sont une question primordiale pour chacun de nous, à commencer par l’existence de l’Enfer. Le Coran parle de l’enfer et du paradis, d’une façon très manichéenne, et comme une chape de plomb qui pèse sur les hommes.
( 20 :00 ) : il y a trois différences essentielles entre la foi catholique et le Coran sur les fins dernières :
1) pour les chrétiens, nous sommes jugés sur l’amour alors que le Coran, s’il reconnait des actions généreuses, dit que nous sommes jugés sur la connaissance (connaissance du Coran, de la loi …) ;
2) nous sommes jugés par l’Amour, non un Dieu lointain mais un Amour incarné qui s’est fait frère ;
3) la grâce : elle nous rejoint au coeur de notre vie et le péché qui ne se trouve pas de pardon, c’est le refus de la miséricorde.
( 22:30 ) A la fin des temps selon la foi catholique, il n’y aura pas un royaume du bien, mais un combat vertigineux entre le monde du bien et le monde du mal. C’est la parabole du bon grain et de l’ivraie et il ne faut pas se laisser piéger par des prévisions de date.
Questions :
( 25 :00) Lors du jugement dernier, Jésus s’alliera aux musulmans alors que ceux-ci n’en veulent pas ? Le Jésus présenté dans l’escatologie de l’Islam est celui de la théorie judéo – nazaréenne qui pensait que Jésus n’avait pas été crucifié, était monté au ciel, d’où il reviendra. Les musulmans se sont approprié cette image de Jésus et ont bâti une fin dernière avec ce royaume. L’islam confond inévitablement Jésus et l’Antéchrist.
( 29:00 ) On aimerait entendre des condamnations des attentats terroristes par les autorités de l’Islam :
L’islam n’a jamais désavoué les djihadistes au sens où ils ne seraient pas musulmans car ils agissent selon le Livre. Les rares déclarations ont été plutôt faites en réponse à des attentes de l’Occident.
( 32 :00 ) Il n’y a pas d’autorité centrale en Islam donc pas d’excommunication ; les 57 pays de l’OCI comprennent toutes les tendances de l’Islam. Certains musulmans sont très occidentalisés. L’Islam est un phénomène idéologique que l’on doit attaquer à la racine. Beaucoup de musulmans sont très sympathiques, humbles mais ne connaissent pas leur religion. Il s’agit en fait d’une multitude de sectes qui se réfèrent à un livre. L’OCI, où siègent les chefs d’Etat, définissent une politique et une dynamique pour répandre l’Islam, suivie par 1,6 milliard de musulmans.
( 38 :00 ) La conversion collective des Juifs ?
Les Juifs ne savent plus comment se définir eux-mêmes et notamment depuis le sionisme où l’on peut être juif par la race et pas par la religion. Il n’y a pas de magistère chez les Juifs. Certains disent qu’il ne peut y avoir un pardon possible pour la Shoah. D’autres participent au dialogue judéo- chrétien et pour eux le pardon est possible.
( 44 :00 ) Qui est l’Antéchrist pour les musulmans et pourquoi dit-on que le jugement est déjà fait ?
L’slam divise le monde en deux camps irréductibles : les musulmans et les mécréants et à la fin du monde les mécréants seront détruits. L’Antéchrist islamique est une figure brouillonne de l’Antéchrist de l’Apocalypse mais on ne sait trop qui il est. On peut donc faire basculer une personne musulmane de la vision d’un jugement final arbitraire par Dieu et venu d’en haut vers celle d’un jugement personnel ; si la personne suit l’Antichérist parce qu’elle fait le mal, elle ne vient pas à la lumière comme le dit le Christ à Nicodème et elle sera condamnée car elle a refusé la lumière qui lui était proposée. Le jugement est donc immanent au choix qui lui est proposé individuellement.
* "Les fins dernières" : à savoir la question de notre destination après la mort et la fin des temps.